Meriem Bouraoui : slameuse, militante et éducatrice

Née en Algérie, Meriem Bouraoui est une poétesse et slameuse multilingue qui fait parler d’elle sur la scène culturelle internationale. Avec sa plume audacieuse et ses performances en arabe, français et anglais, elle espère changer le monde par ses créations artistiques. Mais qui est cette jeune artiste prometteuse, et pourquoi son travail est-il si crucial aujourd’hui ?

Meriem Bouraoui est diplômée en langue et littérature anglaises. En 2016, elle a obtenu une bourse de l’ambassade des États-Unis pour étudier la culture anglaise et américaine. L’année suivante, elle a été sélectionnée pour représenter l’Algérie au programme Global UGRAD aux États-Unis, où elle a étudié la gestion des médias et l’écriture créative. Aujourd’hui, elle enseigne l’anglais à l’université d’Alger 2 et organise le festival annuel de slam en Algérie. Son parcours académique et professionnel témoigne de son dévouement et de sa passion pour les langues et les arts. En tant qu’enseignante, elle transmet non seulement des connaissances linguistiques mais aussi une sensibilité culturelle qui enrichit ses étudiants. Son rôle dans l’organisation du festival de slam montre son engagement à promouvoir cette forme d’art en Algérie, créant ainsi une plateforme pour d’autres artistes émergents.

Slam et activisme culturel

Le parcours de Meriem Bouraoui est marqué par son engagement pour la liberté d’expression, un sujet particulièrement sensible pour les jeunes filles artistes en Afrique. Elle utilise le slam comme un moyen de valoriser cette liberté, espérant ainsi inspirer une nouvelle génération de poètes et de slameurs. En Algérie, où les droits à la liberté d’expression sont souvent restreints, le travail de Meriem prend une dimension encore plus significative. Elle considère le slam comme une arme pacifique contre l’oppression et la censure. Par ses performances, elle aborde des thèmes variés allant de la politique à la justice sociale, en passant par les droits des femmes.

A lire : slam-poésie et engagement social : un art puissant pour le changement en Afrique

En 2017, Meriem a été invitée au Festival International de slam-poésie à N’Djamena, au Tchad. Elle a ensuite remporté le concours national de slam poésie, se qualifiant pour la Coupe d’Afrique qui a eu lieu en 2018. En 2019, elle a représenté l’Algérie lors du Festival International SLAMeroun au Cameroun. Son talent et son dévouement lui ont valu de devenir l’ambassadrice du slam poésie en Algérie.

Ces participations internationales ont permis à Meriem de se faire un nom sur la scène mondiale du slam. Elles lui ont aussi offert une plateforme pour échanger avec des artistes d’autres cultures, enrichissant ainsi son propre art.

Un prix pour son engagement en faveur du slam-poésie

Lors de la troisième édition de la Coupe d’Afrique de Slam-Poésie à Bamako en 2023, Meriem a reçu le Prix #Biniam, récompensant l’ambassadeur de la CASP le plus impliqué. Ce prix célèbre son engagement et son rôle de porte-parole pour le slam en Algérie, un pays où l’expression artistique est souvent confrontée à des défis majeurs.
Le Prix #Biniam est une reconnaissance de son travail acharné et de son impact sur la communauté du slam. Il symbolise la reconnaissance de ses pairs et la motive à continuer à utiliser ma voix pour les causes qui la tiennent à cœur.

Meriem : porteuse d’un message fort

L’un des textes les plus percutants de Meriem, intitulé “Bonjour Monsieur le Président”, illustre son audace et sa détermination à dénoncer les injustices. Dans ce poème, elle interroge les dirigeants politiques sur leur responsabilité envers le peuple et critique ouvertement la corruption et l’inégalité. Ce texte, comme beaucoup d’autres, montre à quel point le slam peut être un outil puissant pour le changement social.

Ce poème, chargé d’émotion et de révolte, met en lumière les contradictions et les injustices auxquelles le peuple algérien est confronté. Meriem utilise son art pour défier les autorités et donner une voix à ceux qui sont souvent réduits au silence. Son courage et sa détermination à parler ouvertement des problèmes sociaux et politiques font d’elle une figure emblématique du mouvement du slam en Algérie.

L’impact sur la scène culturelle Algérienne

L’un des projets phares de Meriem est l’organisation du concours annuel de slam en Algérie. Ce concours est non seulement un événement culturel majeur, mais aussi une plateforme pour les jeunes slameurs algériens de montrer leur talent et de se faire entendre. C’est un lieu de célébration de la créativité et de la liberté d’expression qui donne aux jeunes une opportunité de se connecter, d’apprendre et de grandir en tant qu’artistes. Le concours attire des participants de tout le pays et est devenu un rendez-vous incontournable pour les amateurs de slam. Il offre également des ateliers, des performances et des discussions, permettant aux participants d’échanger des idées et de s’inspirer mutuellement.

Le travail de Meriem Bouraoui a un impact significatif sur la scène culturelle algérienne. En tant qu’artiste et organisatrice, elle contribue à la dynamisation de la culture slam en Algérie. Le concours annuel est devenu un lieu de rencontre pour les artistes et les amateurs de slam, créant une communauté soudée et engagée. Meriem a également joué un rôle crucial dans la reconnaissance du slam comme une forme d’art légitime en Algérie. Grâce à ses efforts, le slam est de plus en plus accepté et respecté dans le pays.

L’héritage de Meriem Bouraoui est déjà visible à travers les nombreux jeunes qu’elle a inspirés et les changements qu’elle a apportés à la scène culturelle algérienne. Son travail a ouvert des portes et créé des opportunités pour de nombreux artistes en herbe. 

Meriem pendant la 1ère édition de la Coupe d’Afrique de Slam-Poésie