Emtithal Mahmoud, surnommée “Emi”, est bien plus qu’une championne du monde de slam. Née à Khartoum, au Soudan, elle a grandi aux États-Unis, où elle a trouvé une plateforme pour exprimer les histoires et les luttes des millions de réfugiés à travers le monde. Grâce à ses talents de poétesse et à son engagement humanitaire, Emi est devenue non seulement une figure emblématique du mouvement pour les droits des réfugiés, mais aussi une source d’inspiration pour ceux qui luttent pour la paix, la justice et l’égalité.
Le parcours d’Emi est marqué par une détermination inébranlable à donner une voix aux sans-voix. En tant qu’ancienne réfugiée, elle sait intimement ce que cela signifie de fuir son foyer et de reconstruire sa vie ailleurs. Aujourd’hui, elle utilise sa poésie pour éveiller les consciences et défendre les droits des plus vulnérables, tout en rappelant au monde que les réfugiés ne sont pas simplement des statistiques, mais des individus avec des histoires, des espoirs et des rêves.
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Un talent au service de la Justice
En 2015, Emi Mahmoud a remporté le titre de championne du monde de slam individuel, une reconnaissance internationale de son talent indéniable pour manier les mots. Mais pour Emi, la poésie n’est pas qu’un art; c’est un outil puissant de plaidoyer. Ses poèmes sont empreints de ses propres expériences en tant que réfugiée soudanaise et de celles des millions d’autres personnes qui ont fui des conflits, des persécutions et des catastrophes.
Elle évoque aussi la réalité brutale des réfugiés. Ils font face à l’incertitude, à la peur et à l’espoir. Ses émotions s’entremêlent à chaque pas vers un avenir incertain. Emi utilise des récits personnels pour créer un lien émotionnel avec son public. Elle rappelle que les réfugiés ne sont pas des abstractions, mais des personnes réelles dont les vies ont été bouleversées.
Un engagement humanitaire inébranlable
En plus de sa carrière artistique, Emi est une militante infatigable pour la cause des réfugiés. En tant que soutien du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), elle incite les dirigeants à agir. Lors de la COP26, elle a utilisé sa plateforme pour souligner l’importance d’inclure les voix des plus touchés. Ces voix doivent être entendues dans les discussions mondiales sur les crises humanitaires et climatiques.
Elle déclarait alors :
“Il est essentiel d’ancrer la conversation dans les expériences vécues de ceux qui sont les plus touchés […] si nous ne sommes pas ici pour cela, alors pourquoi serions-nous ici du tout ?”
Cette affirmation résonne profondément dans un contexte où les décisions politiques prises dans les salles de conférence ont des répercussions directes sur les communautés les plus vulnérables. Emi rappelle que les réfugiés, souvent exclus des débats, doivent être au centre des solutions proposées.
Une marche pour la Paix au Soudan
Le militantisme d’Emi ne se limite pas à des discours ou à des performances. En 2019, elle a commencé une marche de 1000 kilomètres à travers le Soudan. Elle est partie du Darfour pour rejoindre Khartoum. Son but était de promouvoir la paix et la réconciliation dans son pays natal. Ce périple a duré deux ans. Il visait à sensibiliser à la nécessité d’une paix durable et d’un développement pour toutes les communautés marginalisées du Soudan.
Emi a décrit cette marche comme un acte de foi et d’espoir pour un avenir meilleur :
“J’ai encore du mal à espérer un avenir où nous pourrions réellement être la première génération depuis avant les premières colonisations au Soudan à avoir la liberté et l’indépendance dans chaque coin du pays.”
Cette marche symbolise la lutte continue pour la paix non seulement au Soudan, mais dans toutes les régions du monde déchirées par des conflits. Pour Emi, il ne s’agit pas simplement de survivre, mais de donner à chaque être humain le droit de prospérer.
La réalité des réfugiés : Des chiffres alarmants
Les statistiques sur les réfugiés sont bouleversantes. Selon le HCR, plus de 70 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer en 2018, soit une personne toutes les deux secondes. Ces chiffres continuent d’augmenter à mesure que les conflits, les crises économiques et les catastrophes climatiques s’aggravent dans le monde entier. Emi Mahmoud fait partie de ceux qui refusent d’accepter cette réalité comme inévitable. Elle appelle à une prise de conscience mondiale et à une action collective pour protéger les droits des réfugiés et leur offrir des solutions durables.
Dans l’un de ses textes, elle écrit :
“Personne ne quitte son foyer à moins que celui-ci ne soit plus une option.”
Cette phrase, simple mais percutante, remet en perspective l’urgence de la situation. Les réfugiés ne choisissent pas de quitter leur pays; ils y sont contraints. Pour Emi, cette prise de conscience est essentielle pour changer la manière dont les réfugiés sont perçus et traités.
Une voix qui ne sera pas réduite au silence
Emi Mahmoud est une femme dont la voix refuse de se taire. Elle clame haut et fort que les réfugiés ne seront ni oubliés ni réduits au silence :
“Nous ne serons ni réduits au silence, ni oubliés. Le village où mon père est né n’existe plus.“
Ces mots sont un cri de ralliement pour ceux qui ont été déplacés de force. Ils parlent à ceux dont les vies ont été brisées. Malgré tout, ces personnes continuent à lutter pour reconstruire un avenir. Emi Mahmoud, à travers sa poésie et son militantisme, s’assure que ces voix soient entendues. Elles doivent toucher non seulement les décideurs politiques, mais aussi le monde entier.
Emtithal Mahmoud incarne l’espoir et la résilience. À travers ses vers, ses marches pour la paix, et son engagement humanitaire, elle nous rappelle que derrière chaque chiffre, chaque statistique, il y a une histoire humaine. Les réfugiés ne sont pas des victimes passives. Ils sont des acteurs du changement, des bâtisseurs de paix, et des porteurs d’espoir. Si le monde pouvait écouter plus attentivement les voix comme celle d’Emi, peut-être serions-nous plus proches d’un avenir où les droits humains et la dignité de chaque individu sont respectés.