Dans un monde où l’expression artistique devient un outil de transformation sociale, les ateliers Cas Tout Bas Rimes s’imposent comme une véritable pépinière de talents à Lubumbashi. Lors de cette deuxième édition, qui s’est tenue sur trois jours, jeunes passionnés de slam et d’art oratoire ont eu l’opportunité de perfectionner leur plume et leur présence scénique sous la houlette d’experts. Cet événement, qui s’adresse aux 14-25 ans, se positionne progressivement comme un incubateur majeur du slam en République Démocratique du Congo, en particulier pour les jeunes femmes.
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Une formation intensive pour maîtriser l’art du slam
Les ateliers ont été marqués par des interventions de figures reconnues dans le monde du slam et de la culture. Doryphore Mearl, en animant des ateliers d’écriture, a guidé les participants dans l’apprentissage d’un slam structuré et imagé. Chaque stagiaire a travaillé autour d’un thème universel, lui permettant de développer une réflexion profonde et une plume authentique. L’approche pédagogique adoptée, le “learning by doing”, a permis aux jeunes d’apprendre en pratiquant, en ajustant leur travail jusqu’à atteindre un niveau de maturité artistique satisfaisant.
Parallèlement, Amason Gaius et MLD Slamareine ont conduit un atelier consacré à la présence scénique. L’objectif : apprendre aux jeunes slameurs à habiter la scène avec originalité et audace. À travers des exercices d’expression corporelle et de mise en situation, les participants ont exploré la manière d’incarner pleinement leur texte, d’oser la “folie créative” et d’exprimer leur singularité face au public.
Enfin, la dernière journée a été consacrée à un aspect souvent méconnu mais essentiel de toute carrière artistique : la gestion administrative. Jenovic Mwanza, opérateur culturel, et Alain Sabry, administrateur culturel, ont initié les stagiaires à l’écriture de dossiers artistiques, leur offrant ainsi des outils concrets pour structurer leur parcours et valoriser leur travail dans le milieu professionnel.
Un vivier de slameuses en devenir
Un des faits marquants de cette édition a été la participation de neuf jeunes filles, marquant ainsi une avancée significative dans l’implication des femmes dans le slam à Lubumbashi. L’événement contribue à faire de Cas Tout Bas Rimes un espace d’émancipation et d’expression pour les jeunes artistes féminines, qui trouvent ici un cadre propice pour affirmer leur voix et affiner leur style.
Les ateliers se sont déroulés dans deux lieux emblématiques de la Katuba : le Lycée Tujikaze et le Centre d’Art Biasasa. Ces espaces ont offert aux participants un environnement stimulant, favorisant l’apprentissage et la créativité.
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Vers une restitution publique et une résidence artistique
L’expérience ne s’arrête pas là. Dès le vendredi 21 mars, une résidence artistique de sept jours réunira les stagiaires au Centre d’Art Biasasa. L’objectif sera d’approfondir le travail amorcé durant les ateliers et d’apporter une valeur ajoutée aux performances des jeunes artistes. Cette immersion intensive leur permettra de peaufiner leur écriture, d’affiner leur présence scénique et de dépasser leurs limites créatives.
Le point d’orgue de cette aventure sera la restitution finale, prévue pour le samedi 29 mars à 16h30 au Biasasa Centre d’Art. Ce sera l’occasion pour les stagiaires de dévoiler au public le fruit de leur travail et de mesurer l’impact de leur progression.
Un tremplin pour l’avenir du slam congolais
Avec cette deuxième édition, Cas Tout Bas Rimes confirme son rôle de catalyseur du slam à Lubumbashi. Mais aussi dans toute la province du Haut-Katanga. En offrant aux jeunes une formation de qualité, un espace d’expérimentation et une tribune pour s’exprimer, ces ateliers participent activement à l’essor d’une nouvelle génération de slameurs congolais.
Alors que le slam prend de plus en plus d’ampleur en Afrique francophone, des initiatives comme celle-ci montrent que l’art des mots peut être un véritable levier d’émancipation et de transformation sociale. Rendez-vous le 29 mars pour découvrir ces talents en pleine ascension et jubiler au rythme de leurs mots engagés et inspirés.