Dans un monde où les conflits se multiplient et où les divisions semblent trop souvent l’emporter sur l’unité, le slam d’Alain Sabry, jeune poète de la République Démocratique du Congo, s’élève comme une voix claire. Intitulé “Tous unis”, ce texte est bien plus qu’une simple performance poétique : c’est une déclaration universelle d’espoir, un plaidoyer pour la paix et l’humanisme. À travers des images saisissantes et une cadence implacable, Sabry met en lumière les cicatrices que la guerre, l’injustice et la souffrance collective infligent à l’humanité tout entière.
Porté par des mots à la fois simples et saisissants, le poème aborde des thématiques d’une importance cruciale : la réconciliation des peuples, la dénonciation des frontières artificielles, et l’urgence de choisir la solidarité face à la violence. Avec une sincérité désarmante, le poète invite chacun à rêver d’un monde où les bombes cèdent la place aux feux d’artifice, où le sourire se fait arme de résistance. En donnant une voix aux opprimés et en faisant écho aux luttes des peuples, Sabry transcende les identités nationales pour rappeler une vérité essentielle : ce qui nous unit est infiniment plus fort que ce qui nous divise.
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“TOUS UNIS”
Je veux de la sérénité dans nos rues
Et des bâtiments qui embellissent la vue.
Je veux faire un vœu à la pleine lune,
Croire que la guerre ne sera plus à la une.
Je veux rendre précieux tous les cailloux vils
Et voir sourire les gens de toutes les villes.
Puisque la joie de tous est digne d’envie,
Ensemble, sourions à la plus belle vie.
Disons au sourire de revenir sur nos visages,
Disons à la mer qu’elle a versé le sang de nos sœurs,
Disons à la terre qu’on en a marre d’enterrer nos frères,
Disons aux larmes d’avoir pitié de nos yeux.
Les frontières entre les nations sont des cicatrices laissées par l’histoire.
Même Sun Tzu savait que l’art de la guerre ne rétablira jamais la paix.
Le feu nucléaire consume nos plantations,
La mélodie des balles résonne dans nos oreilles,
Le sang des innocents coule comme des rivières,
Les hôpitaux croulent sous les décombres.
Pour embrasser un monde sans pénombre,
Embrassons toutes nos idées sombres.
Et pour mettre fin à toutes ces hécatombes,
Allumons des feux d’artifice au détriment des bombes.
Apprenons aux enfants qu’un sourire est plus puissant que l’armée russe.
Car ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise.
La paix dans l’humanité, c’est elle qu’on vise.
Gravons le mot “humanisme” dans nos devises,
Afin de vivre ensemble malgré nos vices.
Puisque la joie de tous est digne d’envie,
Ensemble, sourions à la plus belle vie.
Disons au sourire de revenir sur nos visages,
Disons à la mer qu’elle a versé le sang de nos sœurs,
Disons à la terre qu’on en a marre d’enterrer nos frères,
Disons aux larmes d’avoir pitié de nos yeux.
Je rends hommage aux âmes opprimées et aux cœurs meurtris.
Je lance un cri de détresse à la place des sans-voix et des sans-abris.
Qu’importe leur race, leur religion ou leur penchant politique,
Car la souffrance et la mort sont universelles.
Quand il s’agit de la guerre ou du génocide,
Il n’y a pas un cas moins grave qu’un autre.
Je suis RDCONGO,
Je suis BURKINA FASO,
Je suis NIGER,
Je suis SOUDAN.
Je suis LIBAN,
Je suis UKRAINE,
Je suis HAÏTI,
Je suis YÉMEN.
PAR ALAIN SABRY