14 février 2019, le slameur Momo Kankua lance SoiZic son premier album 100% slam-poésie sorti du Studio Colibri à Lomé au Togo. Un album qu’il qualifie d’un ‘’appel à se rencontrer soi-même’’ et d’‘’immatriculation d’amour’’. Même si le disque traite plus de l’engagement, de Dieu, la famille (avec le titre ‘’Les acolytes de grandes victoires’’), la femme (avec des collaborations de sa maman et sa grand-mère. Plutôt bel hommage !) …
L’entrée en matière avec le premier titre de l’album ‘’Messager’’ est limpide ! Le ton est donné l’impression d’être dans une messe de l’Église catholique, un message, un appel tout aussi spirituel. Mais certains titres qui suivent à l’instar de ‘’Sodomie’’, ‘’Les dieux se baisent’’, ‘’Mon sperme’’ semblent tout de suite moins catholiques. Tout de même, il faut savoir lire entre les lignes pour capter les messages : appel à l’action, appel à préserver sa vie des futilités, hommage à la liberté de penser et d’écrire… que contiennent ces textes !
Dans ‘’Les dieux se baisent’’, le mix est accrocheur rappelant des airs de vinyle, sur fond de dénonciations des groupuscules qui sèment des cadavres sur leurs passages pour des vils intérêts. Momo y rappelle les enlèvements des lycéennes de Chibok au Nigéria par la secte terroriste Boko Haram en 2014.
Bref, ce sont de purs ‘’Slam pour chicoter les esprits’’ !
Parmi les 14 titres de l’album, de très belles collaborations comme ‘’Trêve’’, en featuring avec Mme Zipki sur un rythme funky où est détaillée l’envie d’être meilleur, de se sentir désirer, d’aimer comme une nécessité pour l’humain mais pas que ! La vie, la lutte, la résilience aussi !
‘’Je ne paie pas’’ en featuring avec Croquemort du Tchad et Wapondi fait un petit cours d’histoire sur comment l’Afrique a été morcelée, moulée, modelée à la guise du colon (même si cela ne fonctionne pas toujours) et l’arnaque, la corruption, les raquettes de la police des : frein à l’intégration et au développement des africains.
Avorté : en 6mn une litanie de plusieurs sujets : le changement climatique, le cancer, la pauvreté…
L’album est disponible sur www.slamislove.com