Slamazone : l’album qui a révélé la duchesse du slam africain Malika RAKIZATOU OUATTARA

Malika simplement ou Malika La Slameuse sont des noms qui renvoient à une seule personne : Malika RAKIZATOU OUATTARA ; une artiste musicienne slameuse à la plume naturelle et au timbre vocal savoureux et attendrissant née le 16 avril 1993 à Ouagadougou au Burkina Faso. C’est en 2009, au Festival Waga Hip-Hop que le pays des hommes intègres et toute l’Afrique de l’Ouest voient arriver sur scène Malika ! Et surtout la slameuse, guerrière des mots dans un milieu dominé par la testostérone.

Pour affirmer ses débuts dans le monde du slam, Malika sort, sous la bannière du Ministère de la Femme, de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, son premier morceau en 2012 puis fait quelques apparitions à la télévision l’année suivante.

C’est en 2016 que Malika OUATTARA sort un album, son tout premier qu’elle intitule « SLAMAZONE ». Une sortie des plus remarquables ! L’album se vend alors à plus de 5.000 exemplaires à sa sortie et la poétesse ne s’arrête pas là : des singles et des collaborations aussi bien en slam qu’en d’autres genres musicaux parsèment les années.

Digne d’une tête de proue, la slameuse devenue Amazone collabore avec des artistes tels que Smarty, Greg, Burkimbila, Will B Black et Wendyida.

La question des droits des femmes est au cœur de ses luttes ainsi que les thèmes sociaux tels que l’amour, les grossesses non désirées, les avortements, les infidélités dans les relations amoureuses et sensibilise sur l’albinisme dans son pays.

Qui met des mots sur ses maux fait le premier pas vers la guérison. C’est ainsi que la slameuse de Ouagatown rend hommage aux disparus. L’album Slamazone a une double teinte : Il est tantôt doux et dur et Malika chante et déclame son slam au cœur même de Ouagatown pour qu’il fasse le tour du monde. Entre les refrains chantés et les couplets slamés, elle écume ses thématiques diversifiées sans cesse. Tout comme Diam’s (rappeuse française) sur « Jeune demoiselle », la poétesse décrit l’homme de ses rêves sur le sublime titre « L’homme qu’il me faut » flirtant avec la perfection la plus absolue. Serait-ce un message à l’endroit des hommes et des femmes ? Pour que les premiers s’améliorent et que les deuxièmes élèvent leurs exigences à la hauteur de ce qu’elles sont ?

L’album publié en 2016 retenti au-delà de Ouagatown et au de-là de l’Afrique de l’Ouest et parle d’amour, de la foi religieuse de la slameuse, de sa famille, de sa patrie le Faso et bien d’autres.

La polyvalence est ce qui accompagne les choix judicieux portés sur la musique qui accompagne ses paroles. Allant de la guitare au piano, passant par des percussions africaines et des battements modernes, SLAMAZONE plonge les êtres dans un univers rythmé et dans une douceur de voix qui emporte. Son slam s’encastre dans la musique tel des poupées russes et fond et se confond avec les sonorités. Pour en avoir une idée nette, écoutez « Allez leur dire ».

Au de-là la scène et comme une suite à son œuvre, Malika dite La Slameuse a créé, en 2019, la « Fondation Slamazone » dont elle est la présidente afin de collecter des fonds pour des questions sociales dans son pays mettant ainsi le slam au service de l’humain. Le slam se trouve dès lors ennobli par la poétesse.