En septembre 2024, le slameur béninois Djamile Mama Gao a marqué les esprits avec la sortie de son nouvel EP, Sex Energy. Composé de cinq titres, cet opus s’adresse à un public averti, explorant la sexualité avec une liberté déconcertante, loin des conventions et des tabous souvent associés au slam africain. Avec des paroles explicites et des thèmes audacieux, Gao se démarque en assumant pleinement la sensualité, voire l’érotisme, dans sa poésie.
Le morceau phare, “Touche-toi”, donne dès le départ le ton de cet EP singulier. Ici, l’artiste pousse à l’exploration de soi-même, à la découverte de son corps, dans une injonction directe et sans détour. « Touche-toi » devient un appel à l’autonomie, à la reconnexion avec son propre plaisir, un thème rarement abordé avec autant de transparence dans le slam. Djamile Mama Gao brise les codes en abordant la sexualité de manière frontale, loin des métaphores voilées souvent privilégiées.
Le titre de l’EP, “Sex Energy“, est à lui seul une déclaration d’intention. Les mots, comme les corps, se dénudent ici, offrant une poésie à la fois brute et sensuelle. Gao invite à une communion intime avec soi-même, à une recherche d’équilibre à travers la célébration du plaisir. Le slameur pose ainsi une question fondamentale : pourquoi la sexualité, cette énergie primordiale, serait-elle exclue de l’art de la parole ?
Les autres morceaux de l’EP ne sont pas en reste. “On Fire” et “Corps de femme” sont des odes à la sensualité et à la beauté des corps, tandis que “Écarte tes jambes” pousse l’audace à son paroxysme, avec des paroles qui pourraient choquer par leur crudité. Mais derrière cette provocation se cache une réflexion plus profonde sur l’acceptation de soi et des désirs.
Avec “Sex Energy”, Djamile Mama Gao rappelle que tout sujet peut être abordé dans le slam, même les plus intimes. En osant parler de sexualité de manière si directe, il ouvre une nouvelle voie dans le paysage du slam africain. Prouvant que cet art de la parole peut aussi être un espace de liberté totale.
Cet EP, certes réservé à un public avisé, s’impose comme une œuvre marquante. A la fois sensuelle et libératrice, qui ne laissera personne indifférent.