Science Slam : Quand la recherche scientifique devient un spectacle

La science sort des laboratoires et monte sur scène. C’est le pari audacieux du Science Slam, une compétition unique où chercheurs et scientifiques se livrent à un exercice de vulgarisation aussi exigeant que ludique : présenter leurs travaux en 11 minutes, avec humour, simplicité et créativité. Organisé par le Goethe-Institut Kamerun depuis 2015, cet événement vise à démystifier le langage scientifique et à rapprocher le savoir du grand public. Le mercredi 27 novembre 2024, la 12e édition a marqué la fin d’une initiative qui a su mobiliser chercheurs et curieux pendant près d’une décennie.

Une soirée où la science s’anime

Dans l’ambiance chaleureuse de la Maison de la Culture Bandjoun de Yaoundé (MACBY), 11 chercheurs se sont succédé sur scène pour relever un défi de taille : captiver un public non initié en résumant des années de recherche en seulement 11 minutes. Ici, pas de jargon complexe ni de graphiques interminables. Au contraire, poésie, humour et créativité ont été les maîtres-mots de la soirée, transformant des sujets scientifiques pointus en véritables histoires accessibles et captivantes.

L’idée est de montrer que la science peut être passionnante et à la portée de tous. C’est une manière de briser les barrières entre le monde académique et la société. Et le pari semble réussi : les rires et les applaudissements du public ont prouvé que, loin d’être ennuyeuse, la science peut aussi être un spectacle.

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Trois lauréats, mais une victoire collective

Parmi les 11 participants, trois chercheurs ont particulièrement brillé. Le premier prix a été décerné à Uriel Prince Ngale Tchuengang, pour sa présentation alliant rigueur scientifique et humour. Astride Magne Fomba a décroché la deuxième place grâce à une performance émouvante et poétique. Tandis que Roland Kassi a remporté la troisième place en captivant l’audience par son énergie débordante.

Cependant, au-delà de ces distinctions, chaque participant a contribué à faire de cette soirée un moment mémorable. Il ne s’agit pas seulement de gagner, mais de partager une passion et de susciter la curiosité du public.

Un défi pour les chercheurs, un plaisir pour le public

Le Science Slam répond à une problématique bien connue. La difficulté pour les scientifiques de communiquer leurs travaux au grand public. En effet, le langage scientifique, souvent jugé hermétique, freine la diffusion des connaissances hors des cercles académiques. Cet événement offre une solution originale pour surmonter cet obstacle. Il pousse les chercheurs à sortir de leur zone de confort, à simplifier sans déformer. Et à transmettre leur passion avec enthousiasme. C’est un exercice stimulant. On apprend à aller à l’essentiel et à réfléchir à la manière dont nos travaux peuvent toucher et être compris par tout le monde.

Un héritage qui perdurera

Depuis sa création en 2015, le Science Slam du Goethe-Institut Kamerun a été un vecteur de rapprochement entre science et société. Cette 12e édition, qui marque la fin officielle de ce rendez-vous annuel, laisse derrière elle un riche héritage. Une communauté de chercheurs engagés dans la vulgarisation et un public désormais plus curieux des avancées scientifiques.

Si cette initiative tire sa révérence, ses effets pourraient se prolonger bien au-delà. En inspirant d’autres organismes à organiser des événements similaires, Science Slam pourrait donner naissance à une nouvelle culture de communication scientifique au Cameroun et ailleurs.

Le succès de cette dernière édition prouve une chose essentielle : la science appartient à tout le monde. Elle ne doit pas rester confinée dans des laboratoires ou des publications spécialisées. Grâce à des initiatives comme Science Slam, elle peut devenir une source d’émerveillement, d’apprentissage et même de divertissement. Finalement, la science, c’est comme une histoire. Et chaque histoire mérite d’être racontée !