Depuis son émergence dans les années 80 aux États-Unis, le slam s’est imposé comme un art de la performance singulier, mêlant écriture, oralité et présence scénique. Loin de se cantonner à la seule récitation de textes, les slameurs explorent de nouvelles façons d’incarner leurs mots et de stimuler le regard du public. Ainsi, de plus en plus, le slam dialogue avec les arts visuels, s’enrichissant mutuellement dans une dynamique créative féconde.
L’utilisation de projections, d’installations ou de costumes vient parfois enrichir visuellement les prestations des slameurs créant une véritable expérience sensorielle pour le public. Les éléments visuels que ces slameurs intègrent à leur performance peuvent être des grandes toiles peintes en fond de scène, permettant d’amplifier l’émotion et de plonger les spectateurs dans l’univers de leurs mots, des tissus, des nattes tissées en paille, des illuminations…
Au-delà de ces apports ponctuels, on observe également des collaborations plus approfondies entre slameurs et artistes plasticiens, illustrateurs ou vidéastes. Ceci permet d’enrichir mutuellement leurs pratiques. Leurs regards, leurs techniques et leurs sensibilités différentes viennent nourrir le travail et permettre d’explorer de nouvelles pistes créatives.
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De nos jours avoir recours à des vidéastes peut aider à fixer définitivement sur un support une scène une vidéo sur des thèmes sociaux et politiques. Les images et les séquences vidéo permettent d’ancrer les mots dans une dimension plus concrète, plus incarnée. Cette influence des arts visuels n’est d’ailleurs pas l’apanage des scènes occidentales. En Afrique, de nombreux slameurs explorent également ces synergies créatives.
Les arts visuels peuvent grandement enrichir la pratique du slam-poésie. Les éléments visuels permettent aux poètes d’explorer une nouvelle dimension d’expression. Utilisés habilement, des illustrations, des photographies, des vidéos ou d’autres supports multimédias peuvent amplifier le message du poète en faisant appel au sens de la vue du public en plus de l’ouïe. Cette approche multisensorielle rend la performance plus immersive et engage le public à un niveau plus profond. L’intégration des éléments visuels et textuels offre également aux slameurs une plus grande portée pour commenter et critiquer les phénomènes sociétaux.
En fusionnant la vue et le son, les arts visuels peuvent accentuer l’impact du slam et permettre aux poètes d’illustrer de façon plus vivante les expériences humaines universelles. Au-delà du seul divertissement, ces synergies entre slam et arts visuels permettent également d’explorer de nouvelles voies d’engagement artistique et citoyen.
Qu’il s’agisse de projections, d’installations, de costumes ou de mise en scène, les slameurs ne cessent d’inventer de nouvelles manières de donner à voir et à ressentir leurs mots. Un dialogue fécond entre l’oral et le visuel, qui permet au slam de s’affirmer toujours davantage comme un art total, à la croisée de multiples influences.