Une étoile du slam née par hasard. À seulement 23 ans, Prisca Dabiré, connue sous son prénom d’artiste Prisca, illumine la scène du slam au Burkina Faso. Fille d’un chanteur religieux, elle a grandi bercée par la musique, mais c’est par pur hasard qu’elle découvre le slam. Aujourd’hui, cette jeune femme porte une voix unique et engagée dans une discipline qu’elle décrit comme une fusion entre la parole chantée et parlée. Au-delà de l’art, Prisca fait du slam un outil pour transmettre des messages profonds sur la paix, la cohésion sociale et l’entrepreneuriat.
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Le slam : une vocation inattendue
Prisca n’a pas toujours rêvé de devenir slameuse. Son aventure a commencé en classe de quatrième grâce à un professeur de français qui l’encourageait à écrire des textes notés. En 2016, elle participe à son premier concours de slam organisé par l’OCADES à Bobo-Dioulasso. Le thème : la paix. Avec un texte écrit à la dernière minute, elle remporte le concours. Pourtant, cet intérêt naissant pour le slam s’éteint rapidement. Ce n’est qu’en classe de seconde qu’elle reprend l’écriture et décide de ne plus lâcher cette passion.
En 2019, alors en classe de première, Prisca s’inscrit au concours national Éloquence Slam Éveil, organisé par le label Afrikan’da Officiel. Malgré des phases finales difficiles, entre compositions scolaires et préparation de son texte, elle remporte le trophée, consacrant son talent et sa persévérance.
Une artiste à la plume engagée
Prisca ne se contente pas de jouer avec les mots : elle les transforme en outils de réflexion et de sensibilisation. Ses textes abordent des thématiques variées mais toujours ancrées dans des préoccupations sociétales. Parmi ses œuvres phares, elle évoque :
La paix : son premier texte, écrit pour un concours, reste une pierre angulaire de son engagement ;
La diversité et la cohésion sociale : à travers des mots puissants, elle invite à dépasser les différences ethniques et religieuses pour construire un vivre-ensemble harmonieux ;
Les couleurs nationales : lors du Forum national des jeunes en 2019, elle célèbre le drapeau burkinabé en explorant ses symboles et leur signification profonde ;
L’entrepreneuriat : elle interpelle la jeunesse à oser, à innover et à se détourner de la recherche exclusive de postes dans la fonction publique.
Avec peu de textes à son actif, Prisca privilégie la qualité à la quantité. Chacun de ses écrits est pensé pour éveiller les consciences et initier des changements positifs.
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Une voie pour s’exprimer et se libérer
Pour Prisca, le slam est bien plus qu’un art. C’est une manière de se libérer et de dialoguer avec le monde. « Le slam est un canal qui me permet de faire passer mes messages », confie-t-elle. Elle considère les slameurs comme des « griots des temps modernes », capables de traiter des sujets complexes autrement que par de simples discours ou chansons.
Son parcours illustre parfaitement cette philosophie. À chaque compétition, à chaque prise de parole, Prisca transmet une énergie et une authenticité qui touchent son public. Malgré les difficultés, elle ne cesse de briller.Prouvant que le talent et le travail acharné peuvent surmonter tous les obstacles.
L’avenir prometteur d’une voix singulière
Prisca Dabiré incarne une génération de jeunes artistes burkinabés engagés et talentueux. Sa capacité à transformer des thèmes sociétaux en œuvres artistiques percutantes fait d’elle une figure montante du slam. À travers son art, elle inspire la jeunesse à explorer ses passions, à s’exprimer et à croire en ses rêves.
Alors que le slam continue de se développer au Burkina Faso, Prisca s’impose comme une ambassadrice de cet art. Prouvant que les mots, lorsqu’ils sont bien choisis, peuvent changer les cœurs et les mentalités.