Dans un monde où la réussite se mesure en likes et où les rythmes effrénés effacent les instants de pause, le slam de BZO Levrai, jeune poète de la République démocratique du Congo, invite à une réflexion essentielle sur un sujet trop souvent relégué au silence : la santé mentale. Avec le regard acéré d’un observateur du quotidien, il traduit en vers l’urgence de parler de ce qui nous fragilise, de reconnaître nos failles et de cesser de prétendre que tout va bien.
À travers des métaphores accessibles mais frappantes, la santé mentale comparée au Wi-Fi ou à un jardin négligé, l’auteur brise les tabous et ouvre une fenêtre vers une vulnérabilité partagée. Ce texte, à la fois intime et universel, rappelle que derrière chaque sourire se cache une histoire et que prendre soin de son esprit est une nécessité, autant qu’un acte de courage.
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LA SANTÉ MENTALE
Dans ce monde où tout va trop vite, où les notifications clignotent comme des étoiles dans une nuit polluée,
la santé mentale, c’est un peu comme le Wi-Fi. On sait que ça devrait être là, mais parfois, ça rame, ça déconnecte, et on se retrouve à chercher le bon signal, désespérément.
Le bon signal qui bugue moins, un bon Wi-Fi avec VPN, rapide et fiable.
On aimerait bien en avoir, alors mettons tout sur la table.
On parle de réussite, de performance, comme si notre valeur se mesurait en likes ou en heures supplémentaires.
Mais qu’en est-il des pauses, de ces instants où l’on respire, où l’on lâche prise ? Dans le brouhaha de nos vies, on oublie que même les machines ont besoin d’une mise à jour.
Alors, nous, humains, on fait quoi ? On pousse, on tire, on avance, jusqu’au jour où l’on craque.
La santé mentale, c’est un peu comme le jardin d’un voisin : on ne s’en préoccupe que quand ça déborde, quand les mauvaises herbes prennent le dessus. Mais au fond, qui a dit que ça devait être un sujet tabou ? On devrait en parler comme on parle du dernier film à la mode, du café du coin ou du dernier scandale sur les réseaux.
Et si on ajoutait un chapitre à notre histoire collective, un chapitre où le “je vais bien” n’est pas la réponse automatique, mais une invitation à s’asseoir, à partager une tasse de thé et un moment de vulnérabilité ?
La santé mentale, ce n’est pas un accessoire de mode, c’est la base de notre humanité, un peu comme le chocolat dans un gâteau. Sans ça, c’est juste un mélange d’ingrédients, qui manque de saveur.
Alors, rions de nos angoisses, chantons nos doutes, et, surtout, arrêtons de faire semblant que tout va bien.
Ouvrons la fenêtre, laissons entrer l’air frais, et n’oublions jamais que derrière chaque sourire, il y a souvent une histoire que l’on ne raconte pas.
La santé mentale, c’est notre histoire, à chacun, avec ses hauts, ses bas, et surtout, ses nuances.
Par BZO Levrai.