Dans l’univers bouillonnant des arts africains, Fann Attiki brille telle une étoile. Slameur, écrivain et militant culturel, il incarne une nouvelle génération d’artistes congolais qui redéfinissent les frontières de la création. À seulement 32 ans, ce natif de Pointe-Noire s’est imposé comme une voix incontournable, mêlant poésie, théâtre et engagement social.
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Une rencontre fortuite avec le slam
C’est en 2011, dans les couloirs de l’Institut français de Pointe-Noire, que Fann Attiki découvre le slam presque par hasard. À l’époque, le jeune homme cherchait simplement à occuper un après-midi monotone. Mais sa curiosité le pousse à assister à un atelier animé par l’Association Styl’Oblique Congo. Cette expérience se révélera fondatrice. Il est tombé amoureux de cette forme d’expression qui mêle les mots, la voix et l’émotion. Il ne le sait pas encore, mais ce moment marquera le début d’un parcours artistique hors du commun.
En 2016, Attiki s’installe à Brazzaville, où il se consacre pleinement à son art. Il intègre des clubs de lecture, écrit avec passion et anime des ateliers de slam. Rapidement, il devient une figure centrale de la scène culturelle congolaise, s’impliquant activement dans la formation des jeunes talents. Son engagement dépasse les frontières de l’art : pour lui, le slam est un outil éducatif capable de transformer des vies.
Le succès littéraire de Cave 72
En 2021, Fann Attiki franchit une étape décisive avec la publication de son premier roman, Cave 72. Ce livre, qui explore les tensions sociales et politiques du Congo à travers une intrigue captivante, remporte le prestigieux prix Voix d’Afriques. Ce succès confirme son talent d’écrivain et lui ouvre les portes de nouveaux horizons artistiques.
Très vite, Cave 72 fait l’objet d’une adaptation théâtrale, mise en scène par Boris Florian Mikala II. Cette version scénique, portée par une équipe d’artistes talentueux, entame une tournée à Pointe-Noire et suscite l’enthousiasme du public. Ce projet collaboratif, soutenu par des institutions locales et internationales, témoigne de la capacité de Fann Attiki à fédérer autour de son œuvre.
Une voix reconnue au sommet de la francophonie
Cette année, le talent de Fann Attiki dépasse les frontières du Congo. Invité par l’Élysée, il intervient lors de la séance inaugurale du sommet de la francophonie. Il y aborde les enjeux de l’intelligence artificielle, prouvant que le slam peut aussi être un vecteur de réflexion sur des sujets contemporains. Ce moment marque un tournant dans sa carrière : Fann devient une voix représentative de la jeunesse africaine sur la scène internationale.
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L’engagement éducatif : transmettre par le slam
En parallèle de ses activités artistiques, Fann Attiki est le coordonnateur de l’Association Styl’Oblique Congo. À travers cette structure, il organise des ateliers et concours pour initier les jeunes au slam. L’objectif ? Développer leurs compétences en écriture, en oralité, mais aussi leur esprit critique et leur capacité à se dépasser.
“Le slam, c’est bien plus qu’une discipline artistique“, explique-t-il. “C’est un moyen de faire émerger une meilleure version de soi, un outil d’excellence où écriture, réflexion et oralité se rejoignent.” Ses ateliers, souvent animés bénévolement dans les écoles, sont conçus comme des travaux pratiques du cours de français. Ils permettent aux élèves de gagner en confiance et d’affiner leur pensée.
Une figure inspirante pour l’avenir
Fann Attiki incarne une génération d’artistes africains engagés, capables de jongler entre création et transmission. À travers le slam, l’écriture et le théâtre, il bâtit des ponts entre les cultures, tout en insufflant à la jeunesse congolaise une énergie nouvelle. Plus qu’un artiste, il est une source d’inspiration. Avec des projets toujours plus ambitieux, il continue d’écrire son histoire, tout en contribuant à celle de son pays.