”Être humain autrement” : comment l’album de Diamanka parle à tous les humains indépendamment de leur culture et de leur langue

“Etre Humain Autrement” est un album de slam poétique qui explore les thèmes de l’identité, de la culture, de l’amour et de la condition humaine dans une perspective universelle. Les textes de Diamanka sont poignants et profonds, et sont accompagnés d’une musique originale qui ajoute une dimension supplémentaire à son art. Cet album invite à la découverte, au voyage dans un flot de dictons et proverbes peuls extraits des archives familiales. Souleymane DIAMANKA est un artiste talentueux qui mêle habilement les sonorités africaines avec des influences poétiques et musicales variées.

Souleymane DIAMANKA, franco-sénégalais né à Dakar au Sénégal en 1974 est un poète peul ayant fait ses premiers pas dans la ville de Bordeaux où il fut instruit, d’une part, à l’école en français, à son domicile où il apprit à parler peul. Ses pas le mènent, dès l’adolescence, vers le hip-hop avec son premier groupe : Djangu Grandhal avec lequel, il assure avec brio la première partie du groupe mythique NTM lors du festival du « Printemps de Bourges ». Le slam fait irruption dans la vie du poète au même moment, quand il découvre le collectif 129H, puis il déclame de la poésie à l’Union Bar du quartier de Ménilmontant  à Paris.

Ayant commencé ses activités musicales au début de l’année 1991, Souleymane DIAMANKA introduit son premier album qu’il intitule « L’Hiver peul » en 2007 sous le label Barclay/Universal Music France. Ensuite, vient en 2016, « Etre humain autrement », son deuxième album qu’il publie sur son propre site internet. Entre ces deux albums, le poète participe, en 2012 à l’album Mondogo Abarambwa et Sam Tshintu ; en 2014, il publie « Le vœu exaucé de Djeneba » et fait un live en 2015 !

L’Hiver peul est introduit par la présentation du poète qui débute comme suit : « Je m’appelle Souleymane DIAMANKA dit Duajaabi Jeneba Fils de Boubakar DIAMANKA dit Kanta Lombi Petit-fils de Maakaly DIAMANKA dit Mamadou Tenen(g) Arrière-petit-fils de Demba DIAMANKA dit Len(g)el Nyaama et cætera et cætera… »

L’album est de manière générale parsemé de notes aux sonorités africaines et à la rythmique semblable à celle du jazz américain ou de manière simple, le poète déclame son poème sans mélodie ni instrument de sa voix grave. Le style d’écriture richement travaillé de figures de style, mêlés d’assonances, de palindrome, de rimes et holorimes  et de calembours raffinés à souhait. Il invite pour cela des artistes de talent tels que Grand Corps Malade sur « Au bout du 6ème silence » et Kayna Samet sur « l’automne des blocs notes ».

L’écoute de l’album m’a permis de découvrir des morceaux particuliers qui ne passent pas inaperçus à côté d’une oreille qui écoute. « Le rêve errant du Révérend » est un cri de désolation qui enfreint le silence sur le rêve du Révérend Martin Luther King qui erre toujours et sans cesse ; annonçant un présage lugubre sur une musique faite de basse et de percussions particulières. En effet, si l’on voit encore en France l’affaire Théo ou aux Etats-Unis, le Mouvement Black Lives Matter et George Floyd, le rêve du Révérend n’a pas fini d’errer.

Installé à Dakar depuis 2015, le poète saisi l’instant, écrit, compose, mixe et produit son deuxième album, Etre humain autrement. Comme sur son premier album, le poète reprend des chants traditionnels et des contes enregistrés par son père sur des vielles cassettes audio. Cet album prend une forme optimiste et invite à la découverte, au voyage dans un flot de dictons et proverbes peuls extraits des archives familiales. Souleymane DIAMANKA collabore sur cet album avec le musicien américain Kenny Allen qui vit en Ethiopie. Sur la forme de l’album, l’artiste se laisse aller aux chants peuls, au hip-hop puis à la valse et ses influences poétiques et musicales s’élargissent à des artistes d’horizons variés, comme Jean Gabin, Amadou Hampâté Bâ et Louis Aragon.