Edvige, une lycéenne de dix-sept ans, est entrée en scène lors de la première édition du concours de slam-poésie SLAM4AWIN (Slam pour les femmes), et elle a immédiatement captivé l’auditoire par sa présence magnétique et son talent indéniable. Sa voix résonnait avec une profondeur émotionnelle qui faisait vibrer les cœurs, et son texte percutant sur la condition précaire des femmes a éclairé les réalités souvent négligées de notre époque.
La citation de Nina Simone, “Je choisis de refléter les temps et les situations dans lesquels je me trouve. C’est, pour moi, mon devoir… Comment pouvez-vous être un artiste et ne pas refléter votre époque ?”, résonne profondément en Edvige. Elle est convaincue que l’art ne devrait jamais être détaché des réalités sociales et qu’il a le pouvoir de provoquer des changements significatifs.
As-tu vu couler les larmes de cette créature ? Celle-là même qu’on traite de vulgaire ordure T’ont-elles fait du bien ou alors de la peine ? T’ont-elles troublé ou étaient-elles justes vaines ?
Si tu connais cette femelle fragile, c’est pour elle que je déclame Elle est cette mère, cette frangine dont l’existence rame Ici, en plus d’être inestimée, excisée ou torturée à fond La femme est aussi domptée et battue tel un balafon
Pourquoi ces afflictions ? Est-ce donc un malheur de naître femme ? Pourquoi ces tribulations, ces violations qui hantent son âme ? Regardez messieurs ! Il s’agit là d’une personne, d’une humaine Elle souffre de ces scènes honteuses, de ces peines et de votre haine
Si c’est un animal qui la violentait, j’aurai moins de rage Et même si c’était un sort jeté du ciel, je saurai calmer l’orage Mais en réalité, je suis plus triste car d’une manière assez sotte L’homme qui est doté de conscience arrive à battre sa propre côte
A celui qui bouche l’oreille, j’ordonne d’en tendre Car je suis là pour châtier et me faire entendre Je violente vos violences faites à ces êtres en sanglots Non pas par des muscles, je les violente par des mots
Vois-tu couler les larmes de ces créatures ? Vois-tu ces yeux pleins de peines et de meurtrissures ? C’est pour elles que je clame, non pas pour qu’on m’acclame Mais je réclame pour les dames une existence sans drames.