La slameuse béninoise, encore à ses débuts, défie les conventions grâce à son art engagé ! Dans un paysage artistique fréquemment marqué par la légèreté, Doko Esther Charlène Iriko impose une tonalité distincte. Slameuse béninoise, elle impose un style fort et sans compromis. Invitée au festival Femm’artistik, qui met en avant la création féminine, elle exposera sa réalisation « Quand les ordures parlent », un travail aussi engagé qu’esthétique. Par son art, elle véhicule un message social puissant, axé sur l’écologie, la condition des femmes et la jeunesse.
Reconnue pour ses écrits, la jeune artiste s’affirme comme un talent émergent du slam francophone. Cette année, le festival Femm’artistik, qui valorise les femmes artistes sur la scène mondiale, a décidé de lui rendre hommage. Une reconnaissance qui salue non seulement son talent, mais également son engagement. Doko Esther Charlène Iriko incarne une nouvelle génération d’artistes prêtes à affronter les tabous.
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« Quand les ordures parlent » : une œuvre environnementale et sociale
Son projet, au titre évocateur, interpelle dès les premiers mots. « Quand les ordures parlent » est une métaphore de la société, où ce qui est mis au rebut peut encore livrer des vérités. Dans son travail, l’artiste met l’accent sur l’importance de la protection de notre environnement en mobilisant les nouvelles générations. Le message est collectif : tout le monde a une part à prendre dans ce combat.
À travers sa plume, elle attire l’attention sur l’urgence écologique tout en critiquant les disparités sociales qui y sont associées. Mais c’est avant tout par son langage direct concernant la condition féminine qu’elle laisse une empreinte durable. Lors de ses prestations, elle rejette les stéréotypes esthétiques et les éloges superficiels. « Je n’écris pas pour caresser la femme dans le sens des Brésiliennes », affirme-t-elle. Elle évoque sans détour les violences conjugales, les abus, les souffrances invisibles. Ses textes sont des cris de douleur, mais aussi des appels à la résistance. Elle rend hommage à celles qui ont précédé, celles qui ont lutté pour les droits des femmes, et encourage ses contemporaines à continuer le combat.
Une jeunesse en quête de justice
Par le biais de son travail, Iriko interroge également la position des jeunes filles au sein de la société. Elle critique la pression familiale qui considère l’éducation des femmes comme un investissement à rentabiliser. Elle dénonce les relations de domination persistantes, même lorsqu’elles se présentent sous la forme d’aide. Dans une société en évolution, elle appelle à une sensibilisation collective. Son slam se transforme en instrument d’émancipation, un reflet des injustices.
Une voix qui porte au-delà des limites géographiques.
Esther Charlène Iriko ne se limite pas à être une simple artiste. Elle est une gardienne, un porte-parole pour les laissées-pour-compte. Son choix pour le festival Femm’artistik dépasse de loin l’honneur individuel : c’est un message puissant adressé à toutes celles qui se battent dans l’ombre. Elle métamorphose la souffrance en force et les blessures en poésie par le biais de ses mots. Une voix singulière qui mérite d’être entendue.