Né à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, Carmel Makaya est un poète-slameur que le public a eu le plaisir de voir sur la scène lors de sa prestation à l’occasion de la célébration du 20ème anniversaire de la Radio Okapi dans laquelle il est joué en intermède. Le jeune poète est avant tout un être cultivé ayant fait des études littéraires. Il est détenteur d’un diplôme des Lettres à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) allie parfaitement les lettres qu’il a étudiées et l’art qu’il embrasse. C’est au début de l’année 2017 que Carmel Makaya a été initié au slam avant de perfectionner son talent grâce à ses recherches avec le concours de certains pionniers de cet art.
Celui que l’on nomme aussi “Poècrate”, tonton slam, grandit selon les rigueurs des principes issus de la morale que lui inculque un père foncièrement chrétien, ressortissant de la province du Kongo centrale.
Ayant grandi à Kinshasa, Makaya prend assez tôt, goût à la poésie et manifeste, comme la plupart des affidés de cette pratique, des aptitudes au maniement des mots. Après avoir appris les secrets du slam auprès des mentors et disposant des notions indispensables pour continuer à voler de ses propres ailes, il peaufine la connaissance de cet art en s’acoquinant avec certaines grandes figures de cette pratique artistique. Le slameur s’acquitte merveilleusement de sa tâche et étale en outre, d’excellentes dispositions d’écrivains des poésies chantées chaque matin, à la radio Okapi.
Après une attente, le public du poète est au rendez-vous pour recevoir le premier album. Intitulé « Qui je suis ? ». Ce premier album de la carrière de Carmel Makaya est une œuvre qui rend hommage à l’existence du slam et aborde des thématiques diversifiées. A cette occasion, l’artiste a dévoilé l’ambition de marquer à sa manière l’histoire de la musique en République démocratique du Congo, son pays. Pour lui, à l’heure actuelle, “Le slam n’est pas très connu dans notre pays. Je veux adapter la poésie chantée à notre musique qui est la rumba” a-t-il soulevé dans son entretien avec Afrique Info Magazine en mai 2023. La raison, poursuit-il : « Je veux qu’à travers le slam, les férus de la rumba, arrivent à comprendre que nous sommes frères. Je ne prétends pas inventé la roue. Parce que le slam existe depuis très longtemps quoi qu’il demeurât encore compris par une minorité, qui le surnommait Charlot Masolo », par méconnaissance de son vrai intitulé.
Comptant à la fois sur le créateur et son génie, Makaya compte apporter du sien à ce que les communs de mortels connaissent déjà. « J’ai toujours souffert d’une maladie textuellement transmissible. C’est-à-dire, je veille plus sur l’écriture dans mes chansons. Le slam est une musique de mots. Sa beauté ne réside pas d’abord dans la voix ou la mélodie, parce qu’auparavant le slam s’exécutait en a capella. L’artiste seul créait la mélodie, cherchait des modulations au moment où il déclamait son texte. Mais actuellement, la force c’est l’écriture, mieux, la plume », révèle-t-il. Nous vous invitons à écouter, poétiquement, cet album qui n’a pas fini de faire parler.