Créé en 2012 par RH (Moulaye Rachid Teffian), Booder (Sah Aboubacar Traoré), Boni Lanky (Benjamin Esaïe Tetemi Boni) et leur instrumentiste Moustapha Sissoko, AFRIKANDA est un mélange de deux langues, le français et le bambara. Il signifie les voix africaines ; « Kan » se traduisant par voix en bambara et « da » qui est la bouche. Avant cela, le trio de slameurs de la ville de Bobo Dioulasso, capitale culturelle du Burkina Faso a passé trois années au sein du collectif des slameurs de Bobo. Les poètes bobolais marquent leur territoire et écument les scènes d’Afrique et d’Europe pour semer leur.
Plume ardente, verve caustique, les poètes originaires de Bobo Dioulasso n’ont plus rien à démontrer en ce qui concerne le slam, leur moyen d’expression. Tous rappeurs à la base, le trio burkinabé est distingué « Ambassadeur du slam » au Mali et parrainé par Moussa Mara, ancien premier ministre malien et l’icône de la musique malienne Cheick Tidiane Seck.
Dans l’industrie discographique, le trio burkinabé n’a pas séché depuis le début de sa carrière en slam. En effet, en 2019, le groupe de poètes présente au public « Parol’a ma plume », un album de dix titres poétiques chargés de messages. Ils collaborent avec entre autres artistes Wamian Kaïd, Bala, Black Djenepo, Manitou Zanke, Cysbi et Eldji. De cet album, ressortent les titres tels que « Landry et Bakary », « Parole et poésie », « Parlons d’elle » et « L’histoire » en compagnie de Mariam.
En 2020, le groupe AFRIKAN’DA publie sur les plates-formes de téléchargement et d’écoute de la musique « Faiseur d’histoire », un EP de quatre titres éloquents dans lesquels, il éblouit le public attentif avec « Origine Afrique » qui prône le retour aux sources de l’africain qui se perd au cœur de la mondialisation et en oubli sa culture. C’est l’africain déraciné qui est rappelé à l’ordre, à ses origines africaines et « faiseur d’histoire », le sensationnel des poètes (griots) des temps anciens.
Toujours en activité et dans leur studio d’enregistrement, AFRIKAN’DA enregistre et publie en 2020 « Akilikan », un album de huit titres. Le groupe introduit « Akilikan », le titre éponyme, en bambara sur une musique au BPM lent et un refrain à la mélodie suave. Sur « Imra », en compagnie de l’artiste Djes B, ils cueillent les fleurs d’amour et en parlent. Le « Reflet » est un titre qui rappelle l’égalité entre les hommes et surtout l’égalité entre les hommes noirs et les hommes blancs. Il retrace ce passé douloureux de la race noire à travers le temps. Véritable œuvre, poétiquement historique. Quand la poésie est trahie, elle se révolte. C’est avec la « Poésie trahie » que les poètes usent de leurs muses pour démuseler la parole. L’ « enfant soldat » arrive à nos oreilles sur une musique Reggae suivi d’un chant de Maï Lingani. Ils se font défenseurs des enfants abandonnés par leurs parents puis adoptés sur le titre « Camille » et rendent hommage, à l’unisson à Hannibal et à d’autres disparus sur le titre du même nom. C’est avec le rappeur Smarty, de même nationalité que les poètes burkinabé donnent leurs points de vues sur l’Afrique, la politique internationale, la question des armes létales, le terrorisme, l’immigration…