À l’occasion de la Journée mondiale du slam-poésie, artistes, penseurs et passionnés ont uni leurs voix pour célébrer cet art. Bien plus qu’un simple exercice littéraire, le slam s’est imposé comme un outil d’expression sociale, identitaire et politique. Au Sénégal notamment, une rencontre a mêlé performances et réflexions autour de son rôle dans les Industries Culturelles et Créatives (ICC).
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Le Sénégal au cœur du débat sur le slam et la souveraineté culturelle
À Dakar, la Ligue Sénégalaise de Slam Poésie, avec le soutien du Fonds de Développement Culturel et des Industries Créatives (FDCUIC), a organisé un panel inédit. Le thème : « La place et le rôle du slam pour la souveraineté et dans la chaîne de valeur des ICC ». L’événement, tenu au siège du FDCUIC, a réuni slameurs, chercheurs et acteurs culturels. Tous ont mis en lumière la capacité du slam à porter des voix marginalisées. Et à questionner les rapports de pouvoir dans nos sociétés. Le slam y a été présenté comme un vecteur de souveraineté narrative, capable de refléter les réalités locales tout en s’inscrivant dans une économie culturelle globale.
Un art engagé et porteur de transformations sociales
Au-delà de la scène, le slam est un levier de changement. Sa simplicité d’accès et sa force émotionnelle le rendent populaire auprès des jeunes. Il permet de parler des maux de la société : injustices, inégalités, violences. Dans de nombreux pays d’Afrique, il devient un espace de contestation pacifique et de résilience. Le panel de Dakar a insisté sur l’importance de structurer le secteur pour qu’il bénéficie d’un meilleur soutien, tant institutionnel qu’économique. Le slam, à l’image des autres formes d’art, peut créer de l’emploi, générer des revenus et renforcer la cohésion sociale.
Une célébration en ligne et dans les cœurs
Partout sur le continent, les slameurs ont également pris la parole sur les réseaux sociaux. Des publications poétiques ont fleuri, témoignant de l’attachement profond à cet art. La slameuse malgache Sandatia’, par exemple, a partagé un texte, rappelant le lien intime entre l’artiste et le slam : « Tu coules dans mes veines, je suis une voix dans ton cœur. » Des mots qui résonnent comme un hommage à la puissance créative du slam, mais aussi à sa dimension spirituelle et universelle.
La Journée mondiale du slam-poésie a rappelé que cet art va bien au-delà de la performance. Il est un miroir de nos sociétés, un outil d’émancipation et un moteur pour les industries culturelles. En Afrique, il prend un essor particulier, incarnant à la fois la jeunesse, l’engagement et la richesse des identités. Le slam n’est pas qu’un art de dire : c’est une manière d’être, de penser, de résister.