Le slam, en tant qu’art oratoire, a vu émerger des figures majeures en Afrique, et parmi elles, Paterne Lyonel Bouanga Kaba, plus connu sous le nom de Black Panther Slam. Ce slameur congolais s’est imposé comme l’un des piliers de la scène slam en Afrique francophone, combinant un verbe tranchant, un engagement social profond et une maîtrise scénique qui transcende les frontières.
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Aux origines d’un slameur engagé
La découverte du slam par Black Panther remonte à 2011, lors de la deuxième compétition interscolaire de Brazzaville. Dès ses débuts, il se distingue par sa capacité à allier puissance des mots et engagement social. En 2014, il rejoint le collectif Ateliers du Styl’oblique Congo, un tournant décisif dans son parcours artistique. Ce collectif lui permet d’affiner sa plume et de perfectionner sa présence scénique.
Parallèlement à son ascension artistique, Black Panther poursuit des études supérieures en gestion et en finances. Diplômé d’un Master en Management des Finances, il prouve que l’art et l’excellence académique peuvent aller de pair.
Une ascension marquée par des distinctions
Le talent de Black Panther ne tarde pas à être reconnu. En 2014, il remporte la compétition slam du volontariat français. L’année suivante, il décroche le titre de champion du Slam National du Congo. Ces victoires lui ouvrent les portes de la scène internationale.
En juin 2015, il représente le Congo à la 9ᵉ Coupe du Monde de Slam Poésie à Paris, où il atteint la finale mondiale. Un exploit qui inscrit son nom parmi les figures montantes du slam africain. La même année, il est invité à Madagascar pour les 10 ans du slam, un événement rassemblant les acteurs majeurs du mouvement. Il participe également à la cérémonie de clôture des 11ᵉ jeux africains, consolidant ainsi sa place dans le paysage artistique continental.
Un artiste engagé au-delà des mots
Au-delà de la performance, Black Panther Slam met son art au service de causes sociales. En 2016, il lance le projet socio-artistique et humanitaire Motissage, mêlant conférences, expositions, spectacles et visites dans des orphelinats. Le projet est reconduit en 2017, confirmant son engagement en faveur du social et de la culture.
En 2018, il dévoile Lettre au Recteur, un slam poignant qui interroge la place de l’éducation et du savoir dans nos sociétés. La même année, il est sélectionné pour participer à la 10ᵉ édition du Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA). Un rendez-vous majeur pour les artistes du continent.
Des prises de position fortes et une reconnaissance méritée
L’engagement de Black Panther Slam se traduit aussi à travers ses prises de position. Le 8 mars 2019, il rend hommage aux luttes féministes avec son single Deuxième Sexe, inspiré par Simone de Beauvoir. Ce morceau dénonce avec force les violences faites aux femmes et s’inscrit dans une démarche artistique militante.
En 2021, il intègre le centre d’art Les Ateliers Sahm et participe à la résidence de création « Africa 2020 » à Marseille. Cette même année, son travail est récompensé par le prix du créateur en arts de la scène lors des Sanzas de M’foa. Une distinction qui salue son apport exceptionnel à la scène slam.
Mavula : un hymne à Brazzaville et à la mémoire
En 2022, il dévoile Mavula, un titre qui célèbre sa ville natale, Brazzaville. En mettant en lumière son histoire, son métissage et sa beauté. Ce single rencontre un grand succès critique et lui vaut le Grand Prix Slam à la 6ᵉ édition des Trophées Panafricains de l’Excellence.
Une empreinte indélébile dans le slam africain
Aujourd’hui, Black Panther Slam est bien plus qu’un simple artiste. Il est une voix qui porte haut les couleurs du slam congolais et africain. Son engagement, son talent et sa constance font de lui un modèle pour la nouvelle génération de slameurs. À travers ses textes, il défend des valeurs de justice, d’éducation et d’humanité, laissant ainsi une empreinte indélébile sur la scène artistique contemporaine.