Pour la jeunesse africaine et la Coupe d’Afrique de Slam-Poésie, Baana Enono Arnaud Aka Faithfull rêve grand !

Il y a quelques années de cela, il était difficile de s’imaginer réunir des milliers de personnes autour d’un art aussi nouveau que le slam au même titre que les autres genres musicaux urbains. Pourtant, nous vibrons déjà à l’unisson sur des textes de slam dans pléthore d’événements ! Sur le continent africain, plusieurs dizaines des festivals de slam sont organisés chaque année pour le plus grand bonheur des adeptes et curieux de cet art. L’année 2018 aura marqué un grand tournant dans la conception du slam africain en réunissant à N’Djaména au Tchad une vingtaine de pays qui ont disputé la toute première édition de la Coupe d’Afrique de Slam Poésie. L’expérience sera renouvelée à Addis Abeba en Éthiopie et à Bamako au Mali en 2023.

Selon Baana Enono Arnaud Aka Faithfull, ‘’Le Slam est de plus en plus connu et grâce à la CASP les artistes slameurs sont de plus en plus respectés et professionnels.’’ Une occasion d’aller à la rencontre de cet initiateur de la Coupe d’Afrique de Slam-Poésie pour nous entretenir sur cette belle initiative, sa carrière, sa vision pour la jeunesse africaine…

Afro Slam : Peux-tu te présenter et nous parler de tes débuts dans le Slam ?

Faithfull : Je m’appelle Baana Enono Arnaud Aka Faithfull, initiateur et Secrétaire général de la Coupe d’Afrique de Slam Poésie (CASP), Directeur du Festival International SLAMeroun, Culture project manager, artiste slameur et auteur interprète.

Mes débuts dans le Slam remontent à il y a plus de 10 ans mais tout va vraiment commencer en 2010 avec mon 3ème prix du meilleur slameur du Cameroun et la sortie de mon tout 1er album de Slam intitulé de ]- à + l’infini [ avec des collaborations à l’international du Slameur Québécois David Goudreault et Yas en France.

Afro Slam : Tu te souviens du premier texte de Slam que tu as écrit ?

Faithfull :  Oui, le titre c’était “Les églises” je dénonçais ici les divisions dans nos familles à cause des divers choix religieux.

Afro Slam : Ce serait quoi la rencontre de tes rêves aujourd’hui ?

Faithfull : Aujourd’hui je suis entrain de réaliser mes rêves puisque le Slam est de plus en plus connu et grâce à la CASP les artistes slameurs sont de plus en plus respectés et professionnels.

Afro Slam : Tu es la personne qui a pensé à organiser une Coupe d’Afrique de Slam-poésie ! Comment t’es venue cette idée ? Et quel changement cela a pu apporter dans ta vie ?

Faithfull : L’idée de créer une telle structure est venue dans ma tête au vu de la force des messages portés par les textes de Slam. En réalité, il fallait fédérer tout ce potentiel de lart oratoire sans aucune distinction religieuse ou linguistique cela ne fut pas facile au regard du repli identitaire en Afrique, mais grâce aux personnes comme Didier Lalaye, nous avons pu réaliser la 1ère édition de la Coupe d’Afrique de Slam Poésie qui s’est tenue à N’Djaména au Tchad en Novembre 2018.

Cette initiative a beaucoup changé la vision de cet art nouveau qui est de plus en plus pratiqué par les jeunes qui donnent leur avis sur les situations socio-économiques et politiques de leur pays sans verser dans l’injure.

Afro Slam : Depuis, il y a eu deux autres éditions de la Coupe d’Afrique de Slam-Poésie avec plus de portée. Quel sentiment éprouves-tu face à cela ?

Faithfull : En réalité c’est la consécration de toute la jeunesse Africaine qui se veut être une réponse à nos problèmes sans toujours attendre de nos politiques.

Afro Slam : S’il n’y avait pas eu le slam, tu serais devenu quoi ?

Faithfull : S’il n’y avait pas eu le Slam je serai devenu forcément un activiste.

Afro Slam : Quels sont tes 03 plus grands rêves pour le Slam africain ?

Faithfull : je rêve de voir la jeunesse Africaine ambitieuse, entreprenante, et incontournable dans la prise des décisions qui concernent l’avenir de notre continent.

Afro Slam : Deux choses que tu ne ferais pas. Même par amour.

Faithfull : Fausse promesse et abandonner un combat

Afro Slam : Tu écoutais quels genres de musique quand tu étais adolescent ?

Faithfull : Du rap ” Nuttea, du Bikutsi ” Zanzibar” et du Makossa “EBOA Lotin”.

Afro Slam : Quel est ton plus grand regret ?

Faithfull : C’est de voir les jeunes Africains traverser la mer pour l’Europe.

Afro Slam : Un message à faire passer à l’endroit de nos lectrices et lecteurs ?

Faithfull : Toujours croire en vos rêves et travailler dur pour qu’ils se réalisent !

Afro Slam : Comment te contacter ? Références : site internet, liens réseaux sociaux, booking…

Faithfull : www.casp-acsp.org

caspbureau@gmail.com

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